Propriété des documents dans le cloud

La multiplication des services internet de gestion de documents personnels est bien pratique. Elle permet de s’affranchir de supports de sauvegarde physiques et surtout d’automatiser la synchronisation ce qui assure la disponibilité de l’information partout à la seule condition d’une connexion Internet.

Seulement une fois les documents confiés à un fournisseur externe, souvent gratuit, qu’advient-il de nos documents ?

La question a déjà fait l’objet de nombreux débats autour de Dropbox et la confidentialité et peut se poser avec l’arrivée de Google Drive et son contrat de licence.

Il convient en fait de distinguer 3 niveaux de confidentialité liés aux transfert des documents de la sphère privée au domaine Internet :

  1. Le premier niveau est issu du fait que les données sont confiées à un tiers, en général une société en charge de l’exploitation du site en question, bien que l’utilisateur en garde la propriété. On peut donc envisager que cette société tierce soit soumise à des lois propres aux sociétés implantées dans son pays.
  2. Le deuxième niveau est le contrat souscrit avec l’exploitant. Dans le cas d’un contrat commercial, les deux parties pourront se mettre d’accord sur les clauses du contrat, et il est normal qu’en échange d’une redevance une qualité de service soit garantie, comprenant par exemple la confidentialité.
  3. Le troisième niveau, le moins sécurisé, est celui proposé pour les services gratuits. Les fournisseurs de ce type ont en général pour modèle économique la publicité. La contrepartie c’est d’utiliser les données personnelles des clients pour faire de la publicité “intelligente”. A ce titre, ils auront tendance à faire signer les clauses les plus ouvertes possibles dans leurs contrats de service, le seul risque pour étant la perte d’un client.

Comme on peut le voir, au delà du changement de nature légal du niveau 1 qui est acceptable pour la plupart de gens, c’est surtout au 3e niveau qu’il faut prendre garde. Nous avons tous la (double) fâcheuse habitude de ne pas lire les clauses particulières de contrats et de préférer les services gratuits.

Ce qui veut dire que pour certaines, nos données sont exposées.

Est-ce gênant ? Non pour la plupart de documents.

Mais oui pour certains ! En particulier pour tous les documents qui pourraient un jour être soumis à des droits d’auteur. En particulier des photos de ses oeuvres, ou ses écrits si on veut un jour publier.

Quelle est la solution ? Ne pas publier sans discernement tous ses documents sur des sites gratuits. Pour les documents sensibles, créer son propre site, avec un fournisseur payant, l’identifier clairement, et utiliser des outils de publication ouverts.

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