Creer des applications open data

Dans le cadre de Futur en Seine #fens2014 était organisé à Issy les Moulineaux, au Cube, une conférence sur le thème du développement des applications open-data. Voici les principaux intervenants :

  1. Adopter une démarche open data. L’exemple d’Issy (Eric Legale, Issy Média)
  2. Suivre son bus en temps réel avec Zenbus, (Olivier Deschaseaux, Joul)
  3. Trouver une place pour son velib avec Cycl’ou (Jean-Daniel Kuhn SYSTRA)
  4. Expérimenter le co-voiture multimodal avec Sharette (Grégoire de Pins, Sharette)
  5. Utiliser l’application de mobilité urbaine du Grand Nancy (Gaetan Lavenu, Esri)
  6. L’open data, carburant du projet SmartCity+ (Philippe Perennez, Navidis)

L’introduction générale a positionné la France comme un pays pionnier en Europe, elle-même bien positionnée sur le sujet face aux Etats-Unis. La Ville d’Issy les Moulineaux qui fait partie des premières en France à partager des données, fait part de ses échanges avec des villes américaines (comme NY).

Le retour d’expérience face aux données actuellement disponibles est une faible créativité des applications proposées par les développeurs indépendants. A ce stade, ce sont les administrations elles-mêmes qui “consomment” leurs propres données.

Beaucoup d’exemples présentés aujourd’hui sont du domaine des transports. L’information sur les trajets et la planification des transports “multi-modaux” (plusieurs modes de transports, y compris vélo, voiture, …) semblent en même temps à la mode et difficiles à mettre en oeuvre.

Les difficultés déjà rencontrées :

  • Non Qualité des données d’origine => nécessité d’une utilisation des mêmes données par le fournisseur de manière régulière pour assurer leur vérification
  • Rareté des données => nécessité d’une masse critique avant de pouvoir s’attendre à l’apparition d’application réellement utiles

A titre d’exemple, la ville d’Issy, en pointe dans le domaine, met à disposition 12 types de données : finances, POI, bureaux de vote, résultats élections, monuments, arbres, entreprises, population, …

C’est assez peu représentatif pour construire quelque chose d’utile ! Paris en a 220.

Concernant la qualité des données, je prends 1 exemple : la liste des entreprises. Elle contient 150 entreprises du “numérique”. Que contient cette définition ? Non Spécifié. En tout cas ma société n’est pas dans la liste, alors qu’elle a le même code APE que d’autres sociétés qui le sont. Arbitraire ?

Autres difficultés en vue :

Les différents intervenants pensent qu’il faut aller au delà de la donnée publique et stimuler la publication de données par les entreprises. Compte tenu du climat de paranoïa actuel, il faut aussi prendre en compte la question de la sécurité. D’une part, il est démontré que sur des jeux de données en faible quantité, même anonymes, quelques croisements permettent de retrouver facilement l’identité pour des transactions très sensibles (santé).

D’autre part, l’open data touche à de nombreux sujets liés aux infrastructures ou aux transport. La localisation des bus par exemple peut-elle être rendue publique au risque de permettre la divulgation de cette information stratégique à des individus mal intentionnés ? Même chose pour les infrastructures terrestres (antennes 3G, fibres optiques, réseaux d’eau ou électricité). Leur connaissance peut être très utile pour des applications “smart” … mais également dangereuse.

Conclusion :

Un point a pu être rapidement évoqué : au delà de la mise à disposition des données, quel peut être le moteur d’un écosystème fabriquant des applications innovantes et utiles ? Les quelques concours actuels, principalement publics, apportent surtout de la reconnaissance. Est-ce suffisant ? Comment créer un marché. Y a-t-il des besoins ? Comment stimuler la création pour exploiter ces gisements de données ?

Une partie de la réponse a été données dans les présentations. Il faut aujourd’hui franchir la 1ere étape : celle de la qualité des données. Créer un “modèle” open data, dans lequel les administration produisent des données et les utilisent avec des outils de visualisation, d’abord pour leurs propres besoins, ensuite pour leur public.

Sur ce socle il faudra construire le modèle incitatif permettant aux acteurs qui souhaitent innover dans ce domaine de trouver un marché, en dehors de la sphère publique.

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